J’espère que vous allez bien et que le retour des beaux jours apporte un peu de douceur et de légèreté malgré tous les défis du monde actuel.
Construire un quotidien harmonieux et imaginer un futur désirable au milieu des doutes, des bouleversements et des douleurs de notre époque n’a rien de facile et respirer le parfum des roses, s’attarder au ras des paquerettes pour observer la beauté de cette renaissance merveilleuse et se nourrir des mille et unes nuances glorieuses de tout ce qui pousse sont des baumes bien précieux.
C’est pour pouvoir faire entrer dans nos créations un peu de cette beauté de la nature, que j’ai commencé à rêver aux fils qui vont voir le jour ce printemps. Ce fut un travail de longue haleine, qui a impliqué une belle chaîne de savoirs-faire et une pincée d’audace et, après de nombreux rebondissements, je suis très heureuse de pouvoir enfin partager ces premières photos avec vous !
Parmi les premiers fils que j’avais imaginés quand De rerum n’existait que dans ma tête, il y en avait un qui sur mes carnets noircis s’appelait « petite laine » : un mélange de laine et de coton, qui ne ferait pas peur aux peaux douces ni à ceux qui ont toujours trop chaud.
Sauf que le coton ne pousse pas par ici et que ses besoins en eau et en pesticides en font un très faux ami. Je me suis donc concentrée sur les matières belles et bonnes que nous avions la chance d’avoir près de nous jusqu’à ce que je rencontre Fabrice et son brevet pour recycler en fibres longues le coton de nos vieux tee-shirts. Après passage dans une série de machines dignes des inventions d’Honka Wonka, les vêtements en fin de vie se transforment en un nuage doux et immaculé prêt à vivre une nouvelle vie ! Ce coton recyclé étant issu de vêtements cousus souvent avec des fils synthétiques, on considère qu’au maximum 5% du total des fibres recyclées sont « autres » (rapportés au 30 % de coton recylcé de la composition, ceci correspond au 2% précisés sur les étiquettes des fils). C’est aussi ça faire avec le réalité !
Ce coton recyclé est mélangé à la magnifique laine de mérinos d’Arles élevés en agriculture biologique pour soutenir financièrement les éleveurs dans cette démarche vertueuse.
Pour que ce projet prenne tout son sens et sa cohérence, j’ai décidé de l’associer à un autre axe de mes recherches jusqu’ici infructueux : la teinture naturelle. Le coût et l’imprévisibilité des teintures naturelles rendent très difficiles leur utilisation à grande échelle et si les volontés sont nombreuses de développer ces procédes écologiques, peu de projets aboutissent réellement une fois confrontés aux impératifs de la production. Mais en utilisant la technique de teinture en bourre et non sur fil et en selectionnant les pigments naturels les plus résistants, il me semblait que nous pouvions contourner certaines de ces difficultés. C’est ainsi qu’avec une autre entreprise locale, nous avons patiemment élaboré une palette tout en douceur en jouant à la fois de la richesse et la subtilité des couleurs naturelles (issues de l’indigo, du réséda, de la garance, de la cochenille ou du châtaignier) et les nuances offertes par le mélange des teintures en bourre.
Voici les onze couleurs douces et légères nées de cette belle aventure !
Robinson présente les mêmes caractéristiques techniques que Gilliatt : c’est un fil de 250 m / 100 g, retordu à 3 brins.
La présence de coton dans sa composition lui confère un peu plus de douceur, un toucher plus frais et davantage de compacité que son frère en pure laine. Les petites paillettes de coton apportent une texture originale et créent un aspect chiné, plus ou moins prononcé selon les coloris. C’est un fil plutôt sec qui comme beaucoup de fils cardés, gagne en douceur et en moelleux une fois lavé.
Pour un résultat bien régulier, nous vous conseillons d’utiliser des aiguilles un peu plus fines (de 4 à 4,5 mm) que pour Gilliatt et de viser un échantillon autour de 20 m pour 28 rg.
Nous l’aimons particulièrement dans les points texturés mais il apporte aussi une touche naturelle et décontractée très sympathique au jersey et au point mousse. Il pourra être utilisé pour un grand nombre de modèles écrits pour les fils de type worsted ou heavy DK.
C’est un fil idéal pour des projets de mi-saison qui profiteront de la légèreté de laine et de la fraîcheur du coton.
Pour la petite histoire, Robinson tire son nom du héros naufragé du livre de Michel Tournier « Vendredi ou les limbes du Pacifique » qui réapprend à vivre en harmonie avec la nature et son prochain là où tout bonheur semblait impossible. Un beau programme que je nous souhaite et qui vous inspirera je l’espère pour mettre ce Robinson-là sur vos aiguilles 🙂
Quel est le nom du modèle en cours d’exécution pour votre fil robinson?
Bonjour Claire,
il s’agit d’un modèle personnel en cours d’élaboration, je suis donc ravie qu’il vous fasse envie 🙂
J’espère pouvoir le partager avec vous dans les semaines qui viennent.
Merci pour votre message et à bientôt !
Solenn
bonjour bravo pour toute cette recherche J’adore l’eau de rose Mais combien de pelotes pour un pull taille40 avec point de petite clôture ou point de riz avec torsades?
Merci pour votre aide.
Bonjour Marie-Agnès,
Je suis ravie que ce nouveau fil vous plaise !
Pour un pull en taille 40 avec ce type de point travaillé, il faut compter 5 à 6 pelotes suivant la longueur des manches et l’aisance voulue.
J’espère que vous prendrait plaisir à tricoter ce projet qui s’annonce très joli 🙂
Merci pour votre confiance et à bientôt !
Solenn